ASSOCIATION JEUNESSE AVENIR
La colonie de vacances, ce sera sans téléphone pour ces vingt ados
Cet été, la déconnexion sera totale pour vingt adolescents et six éducateurs de l’Association Jeunesse avenir. Si le groupe part dans le Vercors une semaine, leurs téléphones, eux, resteront à Maubeuge.
Des jeunes accros aux écrans
Selon les éducateurs de l’AJA, la surconsommation d’écrans et des réseaux sociaux inquiète. Un récent sondage interne révèle que ces jeunes, âgés de 13 à 17 ans, passent en moyenne six heures par jour devant leurs téléphones, surtout sur des plateformes comme TikTok et Instagram.
« Certains n’arrivent plus à s’investir dans leurs études ou leurs relations sociales, témoigne Amélie Roussel, éducatrice. Ils sont constamment sur leurs téléphones, et ça les isole. »
C’est pour cela que cette colonie a été conçue : leur prouver qu’il est possible de vivre sans smartphone, ne serait-ce qu’une semaine. Au programme : randonnées, activités sportives, ateliers créatifs et jeux de groupe. Les téléphones resteront dans les valises, et les éducateurs eux-mêmes ont promis de ne pas les utiliser.
« Recréer du lien en vrai »
L’objectif est aussi de réapprendre à interagir sans passer par un écran. L’impact des réseaux sociaux sur la communication, surtout chez les jeunes, est souvent pointé du doigt. « Combien de fois voit-on des jeunes discuter par message alors qu’ils sont côte à côte ? », s’interroge Lucas Moreau, encadrant de l’AJA. Cette déconnexion forcée sera l’occasion pour eux de se découvrir autrement et de tisser des liens en face à face.
Julie, 16 ans, se dit inquiète mais curieuse :
« Je ne vais pas mentir, je suis stressée. Je regarde mon téléphone dès que je me lève, et je ne sais pas trop comment je vais m’en sortir sans. Mais je suis contente de voir que mes parents croient que c’est une bonne idée. »
Des outils pour l’avenir
Depuis le début des vacances, les éducateurs ont déjà animé des ateliers de sensibilisation sur les dangers des réseaux sociaux, le cyberharcèlement et l’importance d’un usage responsable des outils numériques. Certains jeunes, comme Théo, 14 ans, reconnaissent que cela les a fait réfléchir :
« Je ne faisais pas attention à ce que je postais avant, mais maintenant je comprends que ça peut rester en ligne pour toujours. »
Durant la colonie, les adolescents apprendront également à coopérer à travers des activités collectives comme des ateliers de cuisine ou des défis sportifs, le tout sans capturer chaque moment en photo.
Un défi qui porte ses fruits
L’AJA espère que cette semaine aidera les jeunes à réduire leur dépendance au numérique tout en renforçant leur estime de soi et leurs relations sociales.
« L’idée n’est pas de diaboliser les écrans, précise Amélie Roussel. Mais de montrer qu’ils peuvent être mis de côté pour faire place à d’autres choses importantes, comme les amitiés, la créativité, et simplement profiter du moment présent. »
Rendez-vous dans une semaine pour voir si le pari est réussi – sans filtres, mais avec des souvenirs pleins la tête.
